La situation d’examen
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Analyse des exigences de l’épreuve :


  1. 1.    Présenter une petite « pièce » de cirque : 3 à 6 minutes : très bref : « nettoyer », épurer, soustraire ne garder que ce qui est parfait, original. Pas un NUMERO… un show avec des gags à 2 balles !

  2. 2.    Un moment collectif : groupes de 3 à 5 : bien réfléchir/effectif ; élèves du groupe (répétitions par groupe classe, amitié)

  3. 3.    Emergence d’un thème, d’un message… erreur fréquente à partir de là : contraintes sclérosantes et caricatures… L’univers se dessine au final dans les propositions et le donné à voir et s’avère beaucoup plus juste, sensible qu’un thème « bateau » plaqué.

  4. 4.    Chaque élève doit être : équilibriste/acrobate/jongleur.

  5. 5.    Un coup de projecteur à un moment donné sur chaque élève : performance circassienne/musique/slam/magie/etc…
    Attention au temps et à l’éparpillement, ne pas multiplier les objets, les engins. Explorer des techniques différentes… des objets différents.

  6. 6.    Objets/accessoire/décor/univers/reconstruction et appropriation d’un espace. Rien n’oblige à rester conventionnel : jongler avec des chapeaux, de sachets plastique… faire du rolla sur une bobine, un banc, une valise…

  7. 7.    Univers sonore : bande ; montage ; musiciens live, silence… Id thème : ne pas partir de la musique : avoir un « stock », des idées, et choisir presque à la fin, en fonction du donné à voir.


Affiche et programme : dessin, photos, texte… penser à différents matériaux…




Le sujet du bac 2011 


Afin de guider la composition des élèves et leur préparation de l’épreuve, chaque année, collectivement l’équipe pédagogique du lycée choisit et prépare pour les classes de 1ères et de terminale un canevas de création en retenant des contraintes, exigences qui renvoient aux apprentissages visés.

Pour la promo 2011 de terminale, le sujet était : « COPIER-COLLER » .

L’idée initiale de « coller » a du être abandonnée au regard des contraintes liées aux apprentissages.

« Copier-coller », au-delà de l’expression courante et aussi des pratiques fréquentes des élèves en clin d’œil, vise à explorer le mode de composition  « variation sur le thème » .

En collant, on cherche à développer, mais de manière sensiblement différente, une seconde fois un thème initial écrit sur C.O.P.I.E.R. Partir de cette expression c’est apprendre aux élèves comment de légers mais perceptibles changements d’orientations, d’énergie, de rôles, d’organisation des phrases - sises sur les lettres P et I devenues L & L - peuvent créer de la mémoire, interpeller le spectateur, questionner, valider, affirmer ou non un propos.


Au final chaque groupe a dû ainsi construire son propos en respectant les consignes et indications données par les différentes lettres du mot COPIER et selon les groupes, quelques consignes adossées à COLLER ont été intégrées.


Les groupes sont au maximum de 5 élèves et présentent une pièce d’une durée maximale de  6 minutes.

2 objets de jonglage différents maximum sont fortement conseillés pour la troupe.

Les engins d’équilibre sont libres.


C.O.P.I.E.R

La pièce débute par la traduction du C comme « CARTE D’IDENTITE »

Personne n’est visible sur scène :

Les élèves devront entrer en piste successivement comme pour « décliner leur identité », dire qui ils sont, se présenter de façon étrange, inattendue.


NB : dès le début du spectacle, l’opportunité de se démarquer et même de placer son « coup de projecteur » est offerte. Pour le jury aussi, ce moment est précieux car il va permettre de situer le degré d’engagement affectif de chaque élève.


Se présenter c’est :

Entrer en scène : adopter un déplacement, une énergie, un rythme, une orientation, un trajet qui dit déjà beaucoup.

S’exprimer : reprendre le célèbre  « j’aime……….. ; j’aime pas……………………………. »

S’immobiliser pour retenir l’attention et donner la parole aux autres.


O et P vont de pair : O comme Objets et P comme Porters :

Ces 2 lettres permettent de visiter la famille des jonglages et des acrobaties et aussi éventuellement selon les groupes de placer un coup de projecteur pour un ou plusieurs élèves.

En ce début de scénario, ces 2 lettres permettent aussi d’aborder des connaissances sur l’espace scénique (côté cour, jardin) et sur des procédés de composition simples qui devront être maîtrisés : unisson, répétition, soustraction.


Pour le jury, ces 2 lettres sont importantes : elles offrent la possibilité de voir comment le groupe a su organiser son espace pour mettre en valeur les jongleurs, ne pas brouiller les plans, les images. Elles situent aussi le niveau technique de plusieurs élèves.


En effet, les contraintes posées obligent le jongleur à sélectionner, ne pas « réciter » tout son diabolo par exemple ce que l’élève montre là est issu d’un travail et choix délibéré : une ou deux figures singulières et parfaitement maîtrisées.

En acrobatie, les exigences posées renvoient à l’essence du cirque : le désir de se dédouaner de la pesanteur, de voler, de ne pas toucher le sol : Consigne : Aucun des élèves n‘a de contact direct avec le sol.


I comme « Idem » :

Le groupe présente une séquence, une phrase collective parfaite à partir d’idées et de phrases vues au fil du cycle et réappropriées : (machine à jongler, petites chorégraphies, jeux de mots, échanges avec balles, bambous, cordes, acrobaties..) une phrase corporelle qui peut aussi utiliser par ex un objet du quotidien de son choix.

Le travail doit être rigoureux sur la notion de similitude, unisson et montrer par des choix d’espaces, rythme, mais aussi par ex de procédés de composition (lâcher-rattraper) qu’il est construit, écrit avec une intention, une réflexion.

Ce moment donne des indications au jury sur la qualité de la composition et la maîtrise, l’utilisation modérée de certains procédés.


E comme Equilibre :

La pièce donne ensuite la parole en priorité à ceux qui ont été moins présents, moins mis en avant (Répartition des rôles, des espaces).  Ceux qui n’ont pas jonglé ou présenté leurs coups de projecteur présentent successivement ou simultanément (même engin) une seule figure d’équilibre. Elle doit être parfaite, réussie, grande, impressionnante.

Pendant ce temps, les autres exécutent une acrobatie simple en continu, comme un jeu, une ritournelle (contrepoids, « bouteilles saoules », balancer..). Il s’agit de visiter la famille des acrobaties sous un angle original, plus circassien et aussi de réinvestir le travail du cycle en le singularisant.

Le travail des équilibres intervient plus tardivement. Il est parfois déstabilisant en cas d’échec mais peut être aussi en quelque sorte le clou du spectacle.


R comme Rideau : cf plus bas

Les lettres du mot  C.O.L.L.E.R doivent ensuite permettre à tous les élèves du groupe de montrer leurs compétences dans les 3 jeux énoncés par le libellé de l’épreuve : jongleur, équilibriste, acrobate en reprenant, inversant les rôles dédiés à chacun.

Sur le O de coller, il s’agit de donner la parole aux élèves qui n’ont pas encore eu l’opportunité d’attester de leurs compétence dans la manipulation d’Objet.


Au sein de l’équipe pédagogique le L est souvent apprécié pour sa capacité à aborder les questions de mixité : L comme ELLe et Lui. Il vise à placer un instant très fort émotionnellement ou plus simplement un duo mixte à partir d’un échange très bref, suspendu d’objet, d’énergie, de parole…

Cette séquence distingue souvent des élèves qui excellent dans le jeu d’acteur, dans la vérité et justesse de leurs attitudes, gestes.


Le E renvoie à la notion d’Exploit aux Equilibres :

Il permet de placer un coup de projecteur sur un nouvel élève qui est habile en équilibre (souvent le meilleur du groupe qui place un point d’orgue et réalise une figure périlleuse.


Le R comme « Rideau »

Le groupe s’attache à préparer le salut final qui ne doit surtout pas être improvisé. Les élèves en utilisant un procédé de composition comme répétition, addition, cascade… simulent un « rideau » : une ligne parallèle aux spectateurs qui s’abaisse ou se relève. Juste avant de s’aligner et tourner le dos, chacun marque un arrêt long et exécute un signe ou code social.

Ce dernier instant est parfois déterminant pour les enseignants jury qui auraient pu « passer à côté » de  la prestation d’un élève discret. Il permet –certes brièvement mais efficacement- de vérifier la qualité d’engagement, de présence de chacun. L’énergie, la suspension placées dans l’arrêt, l’intensité et l’intention du regard, la signification du geste ou code social particulier peuvent donner de précieuses indication sur l’engagement affectif de l’élève et son jeu d’acteur.

Enfin, cette dernière image collective révèle aussi le degré d’aboutissement du projet et valide une fois encore la maîtrise de connaissances simples et relatives à l’orientation, le temps, l’espace…