Enjeux - Problèmes fondamentaux - Programmes
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Au collège :


Compétence attendue de Niveau 1 :

Composer et présenter dans un espace orienté un numéro collectif organisé autour d’un thème incorporant à un jeu d’acteur des éléments simples issus d’au moins deux des trois familles. Maîtriser ses émotions et accepter le regard des autres. Observer avec attention et apprécier avec respect les différentes prestations.


Compétence attendue de Niveau 2 :

Composer et présenter un numéro collectif s’inscrivant dans une démarche de création en choisissant des éléments dans les trois familles dont la mise en scène évoque un univers défini préalablement.
Apprécier les prestations de façon argumentée à partir de quelques indicateurs simples.

Au lycée :


Compétence attendue de Niveau 3 :

Reproduire des formes et figures singulières en jonglage, acrobatie, équilibre, les organiser pour les présenter au sein d’une pièce collective.
Les élèves spectateurs apprécient la qualité de réalisation des différentes formes singulières.


Compétence attendue de Niveau 4 :

Construire une pièce collective à partir des différents arts du cirque pour la présenter, en intégrant une prise de risque technique ou affective à partir de différents paramètres : équilibre, gravité, trajectoire des objets ou des engins, formes corporelles individuelles ou collectives.
Les élèves spectateurs apprécient l’organisation spatiale et temporelle de la pièce et la qualité d’interprétation des circassiens.


Compétence attendue de Niveau 5 :

S’approprier ou combiner plusieurs arts du cirque (jonglage, acrobatie, équilibre) dans une création collective concise et originale pour la présenter en s’engageant et s’affirmant affectivement et techniquement. Les élèves spectateurs apprécient la qualité de réalisation et d’interprétation des éléments constitutifs de la pièce et la pertinence du propos expressif.

Les enjeux :


L’introduction récente du cirque dans les curricula scolaires en EPS interpelle : A plus ou moins long terme, qu’ont à gagner les élèves à pratiquer particulièrement cette activité ? En quoi cette pratique culturelle peut-elle revendiquer une place dans les programmes scolaires ? Qu’est ce qui en fait sa spécificité ? son intérêt ? Qu’apporte-t-elle de plus, de différent des autres disciplines artistiques comme la danse, la GR ou l’acrosport ?

Le cirque peut contribuer à :

    •Une appropriation d’un patrimoine culturel original, universel, aujourd’hui en pleine mutation

    •Un développement de pouvoirs moteurs (coordination, latéralisation, équilibre…) et d’aptitudes physiques comme la tonicité, la souplesse , la vitesse, l’endurance…

    •Une amélioration des capacités perceptives (attention, concentration, précision, anticipation, sélection, décision, relation au monde sonore…)

    •Un développement de ressources cognitives (mémorisation, compréhension, combinaison, création, composition…)

    •Un accroissement des capacités de communication et d’expression (symbolisation, coopération, écoute…)

    •Un enrichissement des ressources affectives et émotionnelles (prise et maîtrise du risque, acceptation du regard d’autrui, cran…)

    •Un apprentissage de la sécurité passive, active, collective, affective.


Enfin, la définition de Kudlak dans ces précisions ultimes précise une dimension originale, inégalable dans les enjeux à enseigner les arts du cirque : celle de « mise en représentation du dépassement de soi »


Quand il « joue » au cirque, l’élève révèle et exprime son identité, d’autant plus qu’il croît se cacher derrière un personnage. Il prend le risque, parfois seul au milieu de la piste d’affronter une épreuve qu’il s’est lui même choisie : jeu avec la chute, sous le regard nécessaire de l’autre ; le véritable danger, c’est celui de l’échec, celui de l’honneur, de l’orgueil, de la fierté et de la petitesse de chacun. Se dépasser et  mettre en représentation ce dépassement : le risque de se tromper, d’échouer prime. Il témoigne de la persévérance et de la détermination à vouloir dompter, inverser, modifier l’ordre des choses, reculer les limites du possible. Il dit aussi la faiblesse, la solitude, l’impuissance et l’humilité de l’individu.

Pour toutes ces raisons la spécificité des apports du cirque en EPS réside alors sans doute dans :

La prise de risque : l’engagement de soi, l’affirmation de soi.

•Le respect, la modestie, l’humilité, la remise en cause des certitudes et des stéréotypes, de la culture des apparences.

•L’acceptation de chacun dans sa différence, sa singularité, sa marginalité : la reconnaissance de l’autre sexe, sa complémentarité.

•L’effort, la persévérance, le travail, la répétition et l’exercice.

•L’absence de compétition, mais la recherche incessante du meilleur de soi.

•L’accès à un patrimoine universel : la reconnaissance d’une culture populaire, son évolution contemporaine.

Les problèmes fondamentaux :


Ils découlent de cette idée de dépassement gratuit de soi, sous le regard des autres.


Dans un 1er temps, il faut monter, mais ne pas tomber. Jouer sans cesse entre équilibre et déséquilibre. Pour se dépasser, aller toujours plus loin, plus haut, plus…  chacun repousse sans cesse ses limites dès lors que l’épreuve est réussie. Mais cette recherche asymptotique met d’autant plus en évidence l’imminence et la fatalité de la chute : « c’est sûr que ça va finir par tomber ». Etre toujours plus virtuose mais savoir aussi la fragilité ultime.

Un 1er corollaire réside dans le jeu entre risque et sécurité, prendre des risques, dépasser, « frôler » ses propres limites, sa zone de confort mais ne pas « casser le jouet »

Un second corollaire apparaît dans la bascule entre exploit et ennui : Il  faut à la fois prendre des risques pour impressionner mais en même temps assurer sa sécurité au risque cette fois de générer l’ennui et l’indifférence. Le « simple mais bien fait » ne suffit pas à faire vibrer au cirque même si le commun, l’ordinaire peuvent être exceptionnels et intéressants.

Un 3ème corollaire s’impose alors : choisir entre tout ou rien. Tout faire, tout essayer au risque de ne rien maîtriser. La virtuosité impose la patience, la spécialisation. La polyvalence encourt le risque de la médiocrité.


La seconde alternative réside dans le distinguo jeu-je : croire en son personnage et se distancier de celui-ci. Le cirque est une activité de spectacle mais l’espace entre la personne et le personnage, entre le je et le jeu sont ténus, éphémères.


Cette alternative a elle aussi un corollaire. Le circassien est digne, fier, convaincu de la valeur de son propos. Il ne vient pas sur la piste pour y ressentir de la honte. Il vient défendre une idée à laquelle il a cru, relever un défi ambitieux, librement fixé et qu’il estime être en mesure de réussir.

Demandez les programmes

Les compétences des programmes ou encore la partition des éléments à évaluer présents dans la grille pour le baccalauréat sont particulièrement explicites sur les enjeux à enseigner cette APSA. Une lecture attentive des compétences et textes réglementaires permet de remarquer la permanence et la récurrence de trois dimensions. : écriture, ENGAGEMENT, virtuosité.