Enseigner Les arts du cirque en EPS...
 

Bienvenue dans un univers ainsi donc particulier !


Vus d’ici et pas seulement des gradins, où se cachent les apprentissages qui transformeront nos élèves en étranges volatiles ? 

Ce site voudrait suggérer toute la poésie et les vertiges du cirque. Pourtant, il s’adresse avant tout aux enseignants d’EPS et garde les pieds dans nos gymnases ; a-t-il le bon goût d’empoigner le réel ?

Comment parler aux têtes en passant par les tripes ?

Qu’est ce qui fera vibrer, frémir ?

Qu’est ce qui donnera la chair de poule ?

Saurons nous dépasser la recherche de performance, le geste reproductible, la crainte de la chute ?

Saurons nous générer la curiosité, l’étonnement à défaut de la sidération ?

Sans ambiguïté, les arts du cirque sont adossés dans les programmes de l’EPS à la CP3 : il s’agit de « Réaliser une prestation corporelle à visée artistique ou acrobatique ».

Mais la performance ne s’y mesure pas .., la recherche incessante du déséquilibre provoque, joue justement l’incertitude et l’individu apporte au groupe comme le groupe porte l’individu. Joli pied de nez aux autres CP pour une activité qui puise davantage encore dans les compétences méthodologiques : car l’élève engagé dans un cycle de cirque révèle ses forces et ses fragilités, son dessein, s’engage bec et ongles.

Site élaboré par Cécile Vigneron et Philippe Bouzonnet.

Laurence Prudhomme-Poncet et Marie-Jo Combaret ont également participé à différents contenus de ce site...


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« Equilibre et déséquilibre, force et fragilité, effort et performance, risque et adrénaline, désir d’envol et peur de la chute…. le cirque cultive une mine de métaphores de la condition humaine.

Vu des gradins, son praticien est un étrange volatile. Il a le don de générer l’empathie et la sidération.

Car l’acrobate qui s’envoie en l’air nous ramène à nos vertiges.

A l’attrait ou à la peur du vide.

A nos courses contre la montre, à nos combats contre la gravité, à nos fantasmes de performances et sentiments d’impuissance. Il nous livre un geste non reproductible par l’être lambda en nous rappelant ce dont l’humain est capable, à condition de s’y dévouer bec et ongles.

Il ne formule pas forcément ; un infini spectre d’émotions transpire de ses actes, à la manières de sous textes plus ou moins subliminaux .

Il parle à nos têtes en passant par nos tripes.

Et parfois, il a le bon goût d’empoigner le réel, pour nous livrer un regard singulier sur le cirque du monde. » 


Cathy Blisson  Stradda Avril 2012

Une lecture attentive des compétences attendues pour chacun des niveaux, livre quelques clés. Enseigner les arts du cirque, c’est toujours commencer par « composer », c’est toujours « présenter » avec ses « émotions »,  sa pétoche ... un déséquilibre savamment recherché du corps, des objets…

Enseigner les arts du cirque ne se limite pas à transmettre des techniques pourtant indispensables à ce combat contre la gravité.

Enseigner les arts du cirque, c’est « s’engager et s’affirmer affectivement et techniquement » (Compétence attendue N5), c’est « incorporer à un jeu d’acteur (préalable donc ?) des éléments » simples  (Comp N1), singuliers (Comp N3). 

Enseigner les arts du cirque, c’est toujours tisser, entremêler trois dimensions :

1.Celle de l’écriture, de la composition

2.Celle de l’engagement, du jeu d’acteur

3.Celle de la virtuosité qui s’exprime le plus souvent dans 3 arts ou familles circassiennes : la manipulation des objets ou jonglage ; les équilibres précaires ; l’acrobatie.

Pour J.M Guy, « le cirque met traditionnellement en images trois émotions : la peur, le rire et l’émerveillement ». Mais il ajoute aussitôt que « les nouveaux artistes y ajoutent l’humour (qui commence au sourire) et la poésie (qui n’est pas seulement merveilleuse), mais surtout, n’a pas de recette si ce n’est l’humilité ».


Puisse vraiment cette perspective tisser notre travail !